L’Idole et le Fléau T1 (Bollée, Kordey, O’Grady) – 12bis – 13€
Le 18 juin 2013, un mal inconnu, baptisé le syndrome 6/3/27, décime la
population terrestre : aucun enfant n’arrive à dépasser l’âge des six
ans, trois mois et vingt-sept jours. 2309 jours de vie puis la mort,
inexorable. La population s’est déjà réduite de plus de deux milliards
en 2025 et l’humanité devrait donc s’éteindre si le mal n’est pas
guéri. Le monde a mis tous ses espoirs dans quatre jeunes individus,
les derniers nés avant l’apparition de ce fléau et les a dressés au
rang de stars ou de divinités. Selon les points de vue.
Cette histoire de Laurent-Frédéric Bollée laisse un sentiment mitigé.
Il y a quelques morceaux de l’album sans intérêt aucun (comme l’ado
mettant un « fucking » devant chacun de ses mots ou la naissance d’un
enfant, fait devenu rarissime, alors que le syndrome ne semble pas
toucher à la fécondité), ainsi qu’un manque sérieux de réalisme pour la
projection dans le futur… Mais nous trouvons aussi d’autres morceaux
ouvrant de nouvelles questions (le rôle des quatre « messies », la
raison de la présence de nazis) et d’autres enfin, tout simplement bien
tournés, telle la fin émouvante d’une fillette. Le graphisme de Igor
Kordey semble obéir à la même logique : un coup maîtrisé, un coup a
priori bâclé. Alors qu’en penser finalement ? L’Idole et le Fléau ne se présente pas comme une grande série mais laisse augurer d’agréables moments de lecture.
Un postulat de départ intéressant, à suivre sur le long terme.